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Au terme des travaux des ateliers thématiques organisés dans le cadre de ce débat consacré au ''bassin hydraulique du Loukkos et des côtiers méditerranéens'', les participants ont insisté sur l'économie de l'eau et la rationalisation de son usage. Une recommandation qui s'adresse en particulier aux secteurs de l'industrie et de l'agriculture qui représentent la plus grande part de la consommation des eaux mobilisées.
Dans le secteur de l'agriculture, l'introduction des nouvelles techniques d'irrigation (goutte à goutte) permettra d'économiser un volume important des ressources hydriques. Le secteur industriel est, quant à lui, appelé à rationaliser son usage de l'eau et consentir des efforts pour assurer le traitement de ses rejets.
A cet effet, les participants ont recommandé une plus grande implication de l'Etat auprès des agriculteurs pour la généralisation des nouvelles techniques d'irrigation.
Côté législatif, les recommandations ont appelé à la promulgation du texte de loi concernant la protection des nappes phréatiques. Une mesure de première importance pour assurer une gestion durable de ces ressources hydriques dont l'équilibre est menacé par la surexploitation.
S'agissant de l'augmentation de la capacité de mobilisation des eaux de surface et afin de faire face à la demande croissante d'une région en chantier, les participants ont recommandé la réalisation de 6 nouveaux barrages. De tels ouvrages hydrauliques sont à même d'augmenter la capacité de stockage de la région d'environ 875 millions m3.
D'autre part, la réalisation de ces barrages permettra de parer à l'autre extrême des changements climatiques que représentent les inondations. La brusque abondance des précipitations avait affecté plusieurs villes de la région dans le passé.
Côté protection de la qualité de l'eau, les participants ont plaidé pour plusieurs mesures pour lutter contre la pollution de la précieuse denrée. Il s'agit notamment d'augmenter la capacité de traitement des eaux usées et d'optimiser la gestion des décharges afin d'éviter la pollution des nappes phréatiques par infiltration.
Dans le secteur agricole, l'accent a été mis sur la rationalisation de l'usage des engrais et des produits chimiques afin de protéger les eaux souterraines.
Concernant la région d'El Hoceima qui souffre d'une régression aiguë des ressources hydriques, les participants ont recommandé d'envisager l'option de dessalement de l'eau de mer et appelé à mener, dès à présent, des études relatives à cette option.
Expliquant la viabilité de cette alternative, ils ont affirmé que les techniques de dessalement de l'eau de mer ont connu un remarquable développement qui se traduit par une baisse notable du coût (0,5 à 0,7 euro/m3).
Les intervenants ont également attiré l'attention sur la nécessité d'accélérer la promulgation des décrets d'application des textes de loi sur la protection de l'eau et de l'environnement.
Concernant les actions locales en matière de protection des ressources hydriques, les participants ont été unanimes à relever les difficultés de coordination entre les différents intervenants.
La récente circulaire ministérielle appelant les agences hydrauliques à la création de commissions pour chaque bassin est de nature à pallier à ce problème.
En effet, la nouvelle structure servira de cadre de dialogue et de coordination entre les intervenants locaux.
L'ensemble des recommandations de cette rencontre convergent vers l'objectif principal de ce dialogue national qui vise à assurer une réadaptation de la politique nationale de l'eau.
Des réajustement pour une politique intégrée qui aura le mérite de sécuriser l'approvisionnement en eau et prévenir une situation de stress hydrique qui risquerait à l'avenir de compromettre le développement du pays.
Intervenant à la clôture des travaux de cette rencontre, le secrétaire général du ministère de l'aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement a évoqué les différentes mesures initiées par le gouvernement pour la protection du patrimoine hydrique.
Concernant le volet de la protection des nappes phréatiques, le responsable a indiqué que le programme national pour l'économie de l'eau permettra, à terme, de préserver annuellement 1,5 milliard m3 sur l'ensemble des bassins hydrauliques du pays.
Un autre projet relatif à la gestion des déchets solides, mené conjointement avec le ministère de l'Intérieur, permettra de réduire de 80 % la pollution des eaux souterraines.
Ont pris part à ce débat près de 400 participants, dont des experts, des universitaires, des élus, et des responsables de différents secteurs. La rencontre a été marquée par la conclusion d'un accord de jumelage entre l'agence du bassin hydraulique du Loukkos et celle d'Andalousie.
Une coopération qui permettra à la région nord de bénéficier de l'expérience des voisins ibériques en matière d'optimisation de la gestion de l'eau. Une expérience très avancée qui a permis à la région andalouse de réaliser un développement fulgurant de son secteur agricole en un temps record. La région d'Andalousie est aussi considérée comme leader mondial dans le domaine du dessalement de l'eau de mer.