
Quatrième plante séquencée après l'arabette, le riz et le peuplier, Vitis vinifera a été choisie parce qu'elle occupe une place importante dans l'héritage culturel de l'humanité, souligne le Consortium public franco-italien pour la caractérisation du génome de la vigne, dans un article publié en ligne par la revue scientifique britannique Nature.
Jean Weissenbach, directeur du Génoscope a expliqué à l'AFP que le choix du Pinot Noir n'a pas été fait en fonction du cépage, mais parce que, pour cette variété, "nous disposions d'une lignée autofécondée sur un grand nombre de générations", c'est-à-dire quasiment pure, "avec un génome quasiment homozygote, ce qui facilite considérablement l'assemblage des séquences",
"L'étude du génome de la vigne a été entreprise parce que c'est une espèce qui est très sensible à de nombreux phytopathogènes", d'où "l'utilisation d'une quantité massive de produits phytosanitaires". Pour la réduire, "l'idée c'est d'identifier les gènes de résistances", poursuit-il, ce qui faciliterait l'introduction de souches résistantes par croisement ou transfert de gène.
Aussi il a précisé que les chercheurs connaîent déjà des variétés résistantes ou des espèces proches de la vigne qui sont résistantes. Mais "Il faut faire des croisements entre des variétés résistantes et sensibles pour arriver à localiser puis à identifier les gènes de résistance",
Le décryptage a aussi montré que des familles de gènes responsables des arômes étaient plus largement représentées dans le génome de la vigne que chez d'autres plantes déjà séquencées : en particulier des gènes pour la synthèse des tannins ou des terpènes, mais aussi des gènes contrôlant la production de resvératrol, la molécule associée aux présumés effets bénéfiques pour la santé de doses modérées de vin rouge.