Campagne nationale de promotion de la farine enrichie

Initiée par le ministère de la santé en collaboration avec le ministère de l'agriculture, du développement rural et des Pêches maritimes, le ministère de l'industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l'économie et des partenaires membres de l'Alliance nationale pour la fortification, cette campagne vise à lutter contre les troubles dus aux carences en micronutriments : fer, vitamines du groupe B, acide folique.

Cette campagne s'inscrit dans le cadre de l'effort national déployé par les autorités sanitaires et leurs partenaires, notamment l'UNICEF, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), conformément aux principes de l'Initiative nationale pour le Développement humain (INDH) visant à lutter contre les différents aspects d'exclusion et à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement.

Intervenant lors d'une rencontre à cette occasion, le ministre de la Santé, M. Mohamed Cheikh Biadillah, a souligné que le monde est convaincu, aujourd'hui, que les carences en micronutriments, ou la "faim cachée", constitue désormais un problème de santé majeur.
En plus d'être une cause de mortalité pour les femmes et les enfants, ces carences, de part les coûts de santé qui en résultent, représentent une perte de productivité qui correspond à 5 pc du PIB, a fait savoir M. Biadillah.

Le ministre a, dans ce cadre, rendu hommage aux huileries et minoteries ayant adhéré au Programme national de Fortification des aliments de grande consommation, soulignant que ce partenariat entre les professionnels de l'agroalimentaire et les pouvoirs publiques est un acte "intelligent et citoyen qui transcende les objectifs commerciaux" pour contribuer à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, particulièrement contre la faim cachée.

Les premiers résultats de ce partenariat ont été prometteurs, a-t-il affirmé, ajoutant que le consommateur marocain a désormais accès à des produits enrichis comme le sel iodé et l'huile de table fortifiée en vitamines A et D3. A ce jour, une dizaine de minoteries produisent de la farine enrichie, alors que d'autres se préparent à adhérer à cette initiative, a-t-il indiqué.

Pour sa part, la représentante de l'UNICEF au Maroc, Mme Mai Ayoub Von Kohl, a souligné que la malnutrition demeure, au plan mondial, un problème aux contours imprécis pour la famille, dans un monde où l'accès à une alimentation saine n'est pas inscrit parmi les droits fondamentaux de l'homme. C'est d'ailleurs pour cette raison que la lutte contre les carences en micronutriments est retenue parmi les priorités des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle rappelé.

De son côté, M. Abderrahmane Hilali, directeur de la Protection des végétaux, du Contrôle technique et de la Répression des fraudes au ministère de l'Agriculture, s'est félicité des efforts en matière de lutte contre les carences en micronutriments.

Dans le cadre de ses compétences en contrôle de la qualité des produits agroalimentaires, le ministère veillera à l'application des normes des produits enrichis et au succès de ce programme national à travers un encadrement juridique adéquat et efficace.

Pour sa part, le représentant de l'OMS au Maroc, M. Raouf Ben Ammar, a estimé que le succès de ce programme est tributaire de la sensibilisation des citoyens à un changement de comportement en faveur de la consommation de produits fortifiés qui constituent le meilleur moyen de lutte contre les maladies touchant les femmes et les enfants.

A cette occasion, il a rendu hommage au gouvernement marocain aussi bien pour ses efforts dans ce domaine que pour le "partenariat distingué" qui existe en la matière entre les secteurs public et privé. Ces programmes ont souvent des effets salutaires face à des maladies graves, tels que le diabète et l'obésité.