De son travail, Jean-Michel Bouqueton raconte :
« Je continue à croire à une peinture vivante qui tourne le dos aux facilités de la mode et de la décoration. L’art contemporain est une nouvelle forme d’art conceptuel qui n’a rien à voir avec la peinture et ne la remplacera pas plus que le roman ne s’est substitué à la poésie ou le cinéma au théâtre. La peinture est un art spécifiquement visuel dont l’élaboration est indissociable du résultat.
J’aime vagabonder dans la peinture, m’égarer et même me tromper pour mieux recommencer. Picasso disait « si l’on sait exactement ce qu’on va faire, à quoi bon le faire ? ». J’aime ne pas savoir où je vais pour emprunter de nouveaux chemins et être surpris par ce qui prend forme en dehors de tout projet. L’art est un bricolage, ce n’est pas un savoir.
Lorsque la toile aboutit rapidement, je me pose des questions. Ne suis-je pas en train d’exploiter un procédé, de céder à la facilité ? Ne suis-je pas en train de me répéter ? Car chaque toile est un phénomène unique qui doit se différencier de ses semblables avant de trouver sa place parmi elles. L’art ne devrait pas être un métier.
Ces hésitations laissent des traces sur la toile qui est mon champ de bataille. Certains trouvent ma peinture violente, sale parfois, pour le moins tourmentée. C’est probablement la futilité de cette époque qui me pousse à tant de brutalité. La nuance, l’émotion n’ont pas leur place aujourd’hui. On s’attache au joli, au bon goût, au décor fade comme une musique d’ambiance, sinon on enfile ses gros sabots pour choquer, ce qui est aussi insignifiant mais plus snob.
Les tâtonnements, les maladresses intrinsèques à tout travail de recherche sont cachés, gommés, comme si l’artiste était à ce point doué qu’il atteint directement son but. Pas de repentir, tout est nickel dans le meilleur des mondes. Ce qui est subtil ne convient pas à la sensibilité d’une société de consommation de masse qui préfère les coupes au carré… C’est pourquoi la peinture tend à devenir un art mineur pour le plus grand nombre.
Aujourd’hui, il y a des peintres et des poètes mais les yeux rivés sur nos écrans, qui lit de la poésie ? Qui prend le temps de regarder une peinture, d’écouter une musique, d’observer un insecte ou de rêver sous les étoiles ? »
L’exposition se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2014
Musée de la Palmeraie, Dar Tounsi,
Route de Fès, Marrakech.
Tél : +212 6 10408096
Email : museepalmeraie@gmail.com
www.musee-palmeraie.com
jmbouqueton@yahoo.fr
« Je continue à croire à une peinture vivante qui tourne le dos aux facilités de la mode et de la décoration. L’art contemporain est une nouvelle forme d’art conceptuel qui n’a rien à voir avec la peinture et ne la remplacera pas plus que le roman ne s’est substitué à la poésie ou le cinéma au théâtre. La peinture est un art spécifiquement visuel dont l’élaboration est indissociable du résultat.
J’aime vagabonder dans la peinture, m’égarer et même me tromper pour mieux recommencer. Picasso disait « si l’on sait exactement ce qu’on va faire, à quoi bon le faire ? ». J’aime ne pas savoir où je vais pour emprunter de nouveaux chemins et être surpris par ce qui prend forme en dehors de tout projet. L’art est un bricolage, ce n’est pas un savoir.
Lorsque la toile aboutit rapidement, je me pose des questions. Ne suis-je pas en train d’exploiter un procédé, de céder à la facilité ? Ne suis-je pas en train de me répéter ? Car chaque toile est un phénomène unique qui doit se différencier de ses semblables avant de trouver sa place parmi elles. L’art ne devrait pas être un métier.
Ces hésitations laissent des traces sur la toile qui est mon champ de bataille. Certains trouvent ma peinture violente, sale parfois, pour le moins tourmentée. C’est probablement la futilité de cette époque qui me pousse à tant de brutalité. La nuance, l’émotion n’ont pas leur place aujourd’hui. On s’attache au joli, au bon goût, au décor fade comme une musique d’ambiance, sinon on enfile ses gros sabots pour choquer, ce qui est aussi insignifiant mais plus snob.
Les tâtonnements, les maladresses intrinsèques à tout travail de recherche sont cachés, gommés, comme si l’artiste était à ce point doué qu’il atteint directement son but. Pas de repentir, tout est nickel dans le meilleur des mondes. Ce qui est subtil ne convient pas à la sensibilité d’une société de consommation de masse qui préfère les coupes au carré… C’est pourquoi la peinture tend à devenir un art mineur pour le plus grand nombre.
Aujourd’hui, il y a des peintres et des poètes mais les yeux rivés sur nos écrans, qui lit de la poésie ? Qui prend le temps de regarder une peinture, d’écouter une musique, d’observer un insecte ou de rêver sous les étoiles ? »
L’exposition se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2014
Musée de la Palmeraie, Dar Tounsi,
Route de Fès, Marrakech.
Tél : +212 6 10408096
Email : museepalmeraie@gmail.com
www.musee-palmeraie.com
jmbouqueton@yahoo.fr