Ces lieux, hauts en senteurs, sont de véritables bourses aux plantes aromatiques et médicinales. Je les visites souvent comme on va dans une bibliothèques consulter des ouvrages pour ses recherches. Ces marchés aux plantes sont pour moi un lieu d’inspiration et de souvenirs.
Je me souviens, encore enfant, de ma mère qui transformait souvent notre maison en un laboratoire remplies de simples et d’aromates. Chaque étape de la préparation des plantes faisait l’objet d’un soin et d’une attention particuliers.
L’univers végétal de ma mère me fascinait autant que celui des parfumeurs traditionnels du souk Aâtarrine. Toute une rue à Marrakech était dédiée au seul commerce des parfums. Les échoppes offraient dans un décor exceptionnel, digne des milles et une nuit, des fioles d’Egypte remplies d’essences locales et exotiques et des boîtes en bois remplies d’encens, de résines et de bois de Santal. L’eau de rose et celle de fleur d’oranger remplissaient de grosses bonbonnes protégées par un judicieux tressage fait en feuilles de palmier. Dans ce souk, le nez était sollicité et émerveillé à chaque pas.
Le nez se révèle alors comme un excellent moyen pour lire et apprécier le magnifique livre de la nature et découvrir ainsi la vie secrète des plantes. J’ai compris plus tard que les plantes peuvent nous parler lorsque nous savons les écouter. C’est un langage subtile et parfumé.
Pendant des années j’ai déserté les paysages verts plantés d’arbres et de buissons et j’ai consacré mon temps à parcourir le Sahara et d’autres déserts ailleurs dans le monde. je traduisais en photographie les émotions nées de ces rencontres avec les royaumes du silence. Un jour, je suis arrivé dans une oasis surprenante et unique. C’était le Jardin Majorelle à Marrakech créé en 1924 par Jacques Majorelle, un peintre français. Yves saint Laurent qui en était le propriétaire depuis 1984 me chargea d’en assurer la restauration.
Il me chargea en 2001 de créer une eau de toilette pour le jardin. Ainsi je suis passé des royaumes des silences au royaume des fragrances. Nombreux furent les essais avant d’arriver à cette eau de toilette portant le nom évocateur de « Jardin Majorelle ». Je faisais multiplier ces essais, à chaque fois, émerveillé par les résultats, mais je voulais réussir à créer un parfum 100% marocain. Yves saint Laurent suivait mes projets et me prodiguaient leurs conseils. L’eau « Jardin Majorelle » hyspéridée, boisée et épicée vit ainsi le jour.
J’ai ainsi plongé alors dans un univers qui possède ses propres codes son langage et ses exigences. On ne rentre pas dans l’univers des parfums sans initiation ni sans accompagnement. Tout y est précision mais poésie aussi. L’exactitude des sciences s’y mélange à la liberté de création, et le nez, simple sens de l’olfaction y devient un outil créatif.
Il est drôle que les parfumeurs empruntent leur langage à la musique ; on y parle de notes, d’accords et le bureau sur lequel le parfumeur travaille range ses flacons d’échantillons d’essences porte le nom d’orgue à parfums !
On compose mentalement un parfum en associant des notes et en cherchant des accords pour illustrer et donner vie à une histoire, rappeler un souvenir ou tout simplement faire une évoquer quelque chose. Un parfum ressemble à un poème où l’alphabet et les vers sont faits de fragances qui s’expriment en notes de tête,
notes du cœur et notes de fond.
Tout le mystère d’un parfum est dans l’alchimie et la subtilité de l’association harmonieuse de ses notes selon un savant dosage. Et pour ce dosage les parfumeurs empruntent leur technique à celle des maîtres orfèvres en utilisant par exemple des balances de grande précision.
Il y a quelque chose de mystique et de secret dans la création d’un parfum que je n’arrive pas encore à bien saisir. Ce que je sais aujourd’hui, c’est que son élaboration laisse une forte impression : quel bonheur de participer à la naissance d’un parfum ! Un parfum est un concentré d’émotion, de rêve, d’amour et de partage.
Faire un parfum c’est créer par une composition d’odeurs complexes un climat poétique et imaginaire, traduire avec passion une histoire, des souvenirs et se perdre dans les labyrinthes des jardins secrets de notre être.
En créant les parfums du soleil j’ai voulu, à ma manière, offrir en partage une autre facette de l’art de vivre de mon pays.
Je me souviens, encore enfant, de ma mère qui transformait souvent notre maison en un laboratoire remplies de simples et d’aromates. Chaque étape de la préparation des plantes faisait l’objet d’un soin et d’une attention particuliers.
L’univers végétal de ma mère me fascinait autant que celui des parfumeurs traditionnels du souk Aâtarrine. Toute une rue à Marrakech était dédiée au seul commerce des parfums. Les échoppes offraient dans un décor exceptionnel, digne des milles et une nuit, des fioles d’Egypte remplies d’essences locales et exotiques et des boîtes en bois remplies d’encens, de résines et de bois de Santal. L’eau de rose et celle de fleur d’oranger remplissaient de grosses bonbonnes protégées par un judicieux tressage fait en feuilles de palmier. Dans ce souk, le nez était sollicité et émerveillé à chaque pas.
Le nez se révèle alors comme un excellent moyen pour lire et apprécier le magnifique livre de la nature et découvrir ainsi la vie secrète des plantes. J’ai compris plus tard que les plantes peuvent nous parler lorsque nous savons les écouter. C’est un langage subtile et parfumé.
Pendant des années j’ai déserté les paysages verts plantés d’arbres et de buissons et j’ai consacré mon temps à parcourir le Sahara et d’autres déserts ailleurs dans le monde. je traduisais en photographie les émotions nées de ces rencontres avec les royaumes du silence. Un jour, je suis arrivé dans une oasis surprenante et unique. C’était le Jardin Majorelle à Marrakech créé en 1924 par Jacques Majorelle, un peintre français. Yves saint Laurent qui en était le propriétaire depuis 1984 me chargea d’en assurer la restauration.
Il me chargea en 2001 de créer une eau de toilette pour le jardin. Ainsi je suis passé des royaumes des silences au royaume des fragrances. Nombreux furent les essais avant d’arriver à cette eau de toilette portant le nom évocateur de « Jardin Majorelle ». Je faisais multiplier ces essais, à chaque fois, émerveillé par les résultats, mais je voulais réussir à créer un parfum 100% marocain. Yves saint Laurent suivait mes projets et me prodiguaient leurs conseils. L’eau « Jardin Majorelle » hyspéridée, boisée et épicée vit ainsi le jour.
J’ai ainsi plongé alors dans un univers qui possède ses propres codes son langage et ses exigences. On ne rentre pas dans l’univers des parfums sans initiation ni sans accompagnement. Tout y est précision mais poésie aussi. L’exactitude des sciences s’y mélange à la liberté de création, et le nez, simple sens de l’olfaction y devient un outil créatif.
Il est drôle que les parfumeurs empruntent leur langage à la musique ; on y parle de notes, d’accords et le bureau sur lequel le parfumeur travaille range ses flacons d’échantillons d’essences porte le nom d’orgue à parfums !
On compose mentalement un parfum en associant des notes et en cherchant des accords pour illustrer et donner vie à une histoire, rappeler un souvenir ou tout simplement faire une évoquer quelque chose. Un parfum ressemble à un poème où l’alphabet et les vers sont faits de fragances qui s’expriment en notes de tête,
notes du cœur et notes de fond.
Tout le mystère d’un parfum est dans l’alchimie et la subtilité de l’association harmonieuse de ses notes selon un savant dosage. Et pour ce dosage les parfumeurs empruntent leur technique à celle des maîtres orfèvres en utilisant par exemple des balances de grande précision.
Il y a quelque chose de mystique et de secret dans la création d’un parfum que je n’arrive pas encore à bien saisir. Ce que je sais aujourd’hui, c’est que son élaboration laisse une forte impression : quel bonheur de participer à la naissance d’un parfum ! Un parfum est un concentré d’émotion, de rêve, d’amour et de partage.
Faire un parfum c’est créer par une composition d’odeurs complexes un climat poétique et imaginaire, traduire avec passion une histoire, des souvenirs et se perdre dans les labyrinthes des jardins secrets de notre être.
En créant les parfums du soleil j’ai voulu, à ma manière, offrir en partage une autre facette de l’art de vivre de mon pays.