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Sadek Tazi, la passion des plantes


Très jeune Sadek Tazi a eu la passion des plantes; sa grande mère l’a initié très tôt à leur langage. Il en découvrit très vite le rythme et les vertus. Quelques années plus tard, après de nombreuses pérégrinations à travers le monde, il décide de rentrer au pays et d’y créer un lieu pour assouvir sa passion des plantes. La pépinière Palm Orchids est née en 1993 dans les plaines de Dar Bouaâza au sud de Casablanca.
Sadek Tazi était présent au salon des professionnels du jardin et de l’environnement organisé à l’esplanade de la Ménara à l’occasion de Jardin’Art 2007.


                                              Sadek Tazi, la passion des plantes
Pouvez-vous nous raconter l'histoire de la création de Palm Orchids ?

Depuis ma tendre enfance, j'ai été passionné par les plantes. Je me rappelle que ma grande mère les aimait et j'adorais aller travailler avec elle dans le jardin familial. En avançant en âge, je me suis intéressé à l'aspect curatif et thérapeutique des plantes. Parallèlement, j'ai fait des études en agronomie pendant quelque temps. Ensuite, j'ai poursuivi mes études aux Etats Unis pendant un an et demi. Mais je n'ai jamais été brillant dans mes études. J'ai  travaillé au début dans l'industrie, pour découvrir très vite que cela ne me passionnait pas. J'ai finalement décidé de franchir le pas et de passer à autre chose: c'étaient les plantes qui symbolisaient pour moi l'accomplissement et de fil en aiguille, je suis devenu pépiniériste. Je pense que je me trouve bien qu'avec les plantes et cela depuis que j'ai créé la pépinière «  Palm Orchids » en 1993. 

Quels modes de multiplication utilisez-vous? Et comment assurez-vous le contrôle des plantations ?

Palm Orchids est une pépinière assez complète. Nous utilisons différentes techniques de multiplication des plantes comme le semis, le repiquage, le greffage, le bouturage et le marcottage. Il y a des plantes qui ne se reproduisent que par semis par exemple les palmiers et le semis reste le meilleur moyen pour produire des palmiers en grande quantité. Par ailleurs, la mise en place d'un environnement parfaitement contrôlé assure un meilleur rendement de la reproduction des espèces au sein de la pépinière. Il  s'agit notamment des milieux définis pour chaque type de plante, c'est-à-dire de créer les conditions optimales de température, de lumière et d'humidité, car chaque plante a des besoins  spécifiques. A l'intérieur de la pépinière, nous utilisons des substrats bien adaptés aux besoins physiologiques des plantes. Concernant la gestion de l'eau dans notre production, nous avons recours à plusieurs techniques d'irrigation : la micro irrigation, l'irrigation au goutte à goutte, le système d'aspersion, l'irrigation à la main ou par tuyau, mais le système d'irrigation le plus fréquemment utilisé est le goutte à goutte.

Est-ce que vous optez pour la multiplication par méristème ? 

La multiplication par méristème est une technique très rentable.  Nous avons à Palm Orchids

un petit laboratoire pour la culture in vitro, nous y faisons quelques expériences. De nos jours, cette méthode semble prometteuse malgré quelques dérives génétiques. Elle s'applique à une production en quantité importante, soit à partir de 100000 plants. Le marché marocain est encore très petit pour cette technique et puis je me suis rendu compte qu'il n'est pas possible de l'appliquer à l'orchidée. Finalement, j'ai laissé tomber cette technique pour me concentrer sur la multiplication par semis.

Quelles sont les plantes que vous n'arrivez pas à produire dans votre pépinière ?

 Il y'en a beaucoup. Surtout une orchidée magnifique originaire de Hong-Kong qui me fascine par la beauté de ses fleurs et par ses particularités. C'est un hybride stérile, le seul moyen de le multiplier est le bouturage. Concrètement, c'est une plante que j'aimerais réussir à multiplier, mais sa production demeure  très difficile. Il y'en a beaucoup d'autres plantes difficiles à obtenir.

Vous arrivez à produire combien d'espèces dans votre pépinière ?

Jusqu'à aujourd'hui, nous arrivons à cultiver par nos propres soins dans la pépinière prés de 3000 espèces de plantes dont 80% sont introduites par nous-mêmes pour la première fois au Maroc. Ce sont des espèces issues du Chili, de Nouvelle Zélande, d'Australie, d'Afrique du sud, de Californie et de certains autres pays qui ont un climat qui ressemble à celui des pays méditerranéens. Sachez que 450 espèces de palmiers sont produites ici au Maroc. Ces résultats montrent que le travail réalisé a permis d'enrichir le patrimoine botanique marocain. Personnellement, je continue à fouiller la planète à la recherche de nouvelles et belles espèces de plantes. 

Au départ, vous cultiviez des orchidées. Est ce que vous continuez toujours leur production ?

Pour les orchidées, le marché au Maroc ne permet pas de maintenir ce genre de production, c'est la raison pour laquelle nous avons abandonné cette activité.

Quels sont les clients de Palms Orchids ?

La pépinière est d'abord au service  des professionnels. Nous recevons des clients particuliers qui visitent le Garden center situé à Sidi Abderrahmane à Casablanca où nous vendons au  détail. Nous avons le projet d'ouvrir une nouvelle pépinière qui accueillera le grand public tout prés du golf royal à  Marrakech. Son inauguration est prévue pour le mois de septembre ou octobre 2007. 

Que pensez-vous du festival de l'art du jardin à Marrakech ?

Le succès du festival de l'art du jardin est éloquent, il est dû à l'originalité de son concept et à sa parfaite organisation. Cet événement écologique accorde une attention particulière au patrimoine vert marocain. C'est un festival qui confirme son caractère national. Dans la même perspective, le développement de la cité ocre est considérable. Par rapport à d'autres villes du royaume, celle-ci se distingue par la beauté de ses jardins et de ses espaces verts. Plus nous irons dans cette direction, plus nous gagnerons en  authenticité et en respect de la nature. Quand j'ai  visité Londres, j'ai été impressionné par la quantité des espaces verts dont cette ville dispose. C'est vraiment extraordinaire, c'est cela que l'on appelle la civilisation. Il ne faut pas se focaliser que sur le profit et céder à la spéculation. Il faut souligner que les espaces verts sont des éléments vivants et que tout le monde est censé les préserver, les protéger de la disparition et les sauvegarder pour les générations futures.

En tant que pépiniériste, Quel est votre message pour sauvegarder les richesses botaniques de notre planète ?

D'abord, il faudrait vraiment aimer les plantes! Et puis, comprendre que chaque plante a une histoire millénaire. La vie sur notre planète repose sur la biodiversité et celle-ci à des effets directs sur la santé de la population marocaine. Il est primordial de protéger cette toile de fond pour notre vie afin de pouvoir continuer de jouir des bienfaits d'une eau propre, d'un air pur, d'une faune abondante et des aires récréatives. Etre un pépiniériste représente pour moi beaucoup de bonheur, du fait que j'ai pu réaliser ce que j'aime. Je suis fier, ravi et satisfait de mon métier et je n'imagine pas en changer un jour.

 

 

 


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