Jeune femme au travail dans une forêt à Hadol (Vosges) (© AFP/Archives - Franck Fife)
A l'occasion des cinquante ans de la Coopérative agricole et forestière sud-atlantique (CAFSA), un colloque organisé vendredi à Bordeaux a esquissé les perspectives forestières pour les cinquante prochaines années dans un contexte de mutations climatiques préoccupantes.
Dominique Dron, professeur à l'Ecole des Mines et ancienne présidente de la mission interministérielle de l'effet de serre, fait valoir que "l'homme va devoir aider la nature à encaisser le changement, avec une politique d'aménagement du territoire prévoyant des +couloirs de migration+ pour les espèces".
Si la température en France augmente en moyenne d'environ 2 degrés à l'horizon 2050 par rapport à l'ère industrielle du XIXe siècle, comme le prévoient les scénarios des scientifiques, alors des espèces que l'on trouve aujourd'hui sur la façade atlantique, tel le pin maritime, pousseront même à Dunkerque, souligne-t-elle.
Selon l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), les feuilles de certaines espèces d'arbres devraient en outre apparaître en France dans l'année de 27 à 54 jours plus tôt en 2050 qu'en 1970.
Mais, explique Dominique Dron, le réchauffement climatique rend la capacité d'adaptation des arbres, comme les résineux, plus faible d'autant qu'il contribue aussi à la prolifération de parasites. Il faudrait donc changer les variétés dans la moitié sud et la façade ouest de la France et favoriser les mélanges d'espèces, propose-t-elle.
Jean-Louis Martres, président du syndicat des sylviculteurs du sud-ouest, qui abrite l'une des plus grandes forêts d'Europe, rappelle, lui, que la forêt est "la seule usine naturelle de dépollution" car elle stocke le carbone.
Le stockage de carbone par la forêt - de quelques centaines de kilos à quelques tonnes de carbone par hectare et par an - compense environ un quart des émissions de gaz à effet de serre d'origine fossile, selon les scientifiques.
L'Aquitaine, qui a connu la plus forte augmentation française de température au XXe siècle, vient de se doter d'un plan climat incluant un volet recherche sur les nouvelles conditions de croissance des arbres par des travaux d'amélioration génétique. Elle s'est également fixé pour objectif de reboiser 50.000 ha de surfaces improductives.
Pour Henry Chaperon, directeur général de la CAFSA, les forêts cultivées sont à même de s'adapter aux nouvelles conditions climatiques et économiques "parce que le cycle de production est plus court et qu'au terme de ce cycle on peut prendre en compte les nouvelles conditions qui s'imposent à nous". "Profitons de la nouvelle demande en bois énergie et en pompe à carbone pour reboiser des terres agricoles en jachère aujourd'hui improductives", plaide-t-il.
Dominique Dron voit pour sa part un autre enjeu à la problématique forestière: "Si les systèmes vivants ne s'adaptent pas au réchauffement, alors nous non plus!", prévient-elle.
Dominique Dron, professeur à l'Ecole des Mines et ancienne présidente de la mission interministérielle de l'effet de serre, fait valoir que "l'homme va devoir aider la nature à encaisser le changement, avec une politique d'aménagement du territoire prévoyant des +couloirs de migration+ pour les espèces".
Si la température en France augmente en moyenne d'environ 2 degrés à l'horizon 2050 par rapport à l'ère industrielle du XIXe siècle, comme le prévoient les scénarios des scientifiques, alors des espèces que l'on trouve aujourd'hui sur la façade atlantique, tel le pin maritime, pousseront même à Dunkerque, souligne-t-elle.
Selon l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), les feuilles de certaines espèces d'arbres devraient en outre apparaître en France dans l'année de 27 à 54 jours plus tôt en 2050 qu'en 1970.
Mais, explique Dominique Dron, le réchauffement climatique rend la capacité d'adaptation des arbres, comme les résineux, plus faible d'autant qu'il contribue aussi à la prolifération de parasites. Il faudrait donc changer les variétés dans la moitié sud et la façade ouest de la France et favoriser les mélanges d'espèces, propose-t-elle.
Jean-Louis Martres, président du syndicat des sylviculteurs du sud-ouest, qui abrite l'une des plus grandes forêts d'Europe, rappelle, lui, que la forêt est "la seule usine naturelle de dépollution" car elle stocke le carbone.
Le stockage de carbone par la forêt - de quelques centaines de kilos à quelques tonnes de carbone par hectare et par an - compense environ un quart des émissions de gaz à effet de serre d'origine fossile, selon les scientifiques.
L'Aquitaine, qui a connu la plus forte augmentation française de température au XXe siècle, vient de se doter d'un plan climat incluant un volet recherche sur les nouvelles conditions de croissance des arbres par des travaux d'amélioration génétique. Elle s'est également fixé pour objectif de reboiser 50.000 ha de surfaces improductives.
Pour Henry Chaperon, directeur général de la CAFSA, les forêts cultivées sont à même de s'adapter aux nouvelles conditions climatiques et économiques "parce que le cycle de production est plus court et qu'au terme de ce cycle on peut prendre en compte les nouvelles conditions qui s'imposent à nous". "Profitons de la nouvelle demande en bois énergie et en pompe à carbone pour reboiser des terres agricoles en jachère aujourd'hui improductives", plaide-t-il.
Dominique Dron voit pour sa part un autre enjeu à la problématique forestière: "Si les systèmes vivants ne s'adaptent pas au réchauffement, alors nous non plus!", prévient-elle.